En cas de contact avec la chenille processionnaire
Méconnues de nombreux propriétaires de chiens et de chats, la chenille processionnaire du pin et du chêne représentent un véritable danger pour l’humain et certains animaux qui les approchent.
Avec les humains :
ORIGINE DES SYMPTOMES SUIVANTS :
Contact avec la peau : Apparition dans les huit heures d'une éruption douloureuse avec de sévères démangeaisons. La réaction se fait sur les parties découvertes de la peau mais aussi sur d'autres parties du corps. Les poils urticants se dispersent aisément par la sueur, le grattage et le frottement ou par l'intermédiaire des vêtements.
- Contact avec les yeux : Développement après 1 à 4 heures d'une conjonctivite (yeux rouges, douleureux et larmoyants). Quand un poil urticant s'enfonce profondément dans les tissus oculaires, apparaissent des réactions inflammatoires sévères avec, dans de rares cas, évolution vers la cécité.
Contact par inhalation : Les poils urticants irritent les voies respiratoires. Cette irritation se manifeste par des éternuements, des maux de gorge, des difficutés à déglutir et éventuellement des difficultés respiratoires dues à un bronchospasme (rétrécissement des bronches comme dans l'asthme).
- Contact par ingestion : Il se produit une inflammation des muqueuses de la bouche et des intestins qui s'accompagne de symptômes tels que de l'hypersalivation, des vomissements et des douleurs abdominales.
TRAITEMENT ET SYMPTOMES GENERAUX :
Les personnes qui, en plus des signes locaux, présentent des symptômes généraux tels que malaise, vertiges, vomissements, doivent être dirigées vers un hôpital.
- Peau : Oter tous les vêtements et les manipuler avec des gants. Les vêtements seront lavés à température la plus élevée possible et séchés au séchoir. Laver la peau abondmenet à l'eau et au savon. On peut éventuellement se servir de papier collant pour décrocher les poils urticants de la peau, un peu à la manière d'une épilation.
Brosser soigneusement les cheveux si nécessaire.
Les antihistaminiques peuvent soulager les démangeaisons.
- Yeux : Les yeux doivent être rincés, de préférence chez un ophtalmologue après application d'une solution anesthésique locale. Après le rinçage, un examen minutieux des yeux excluera la présence de poils urticants résiduels. Les poils profondément ancrés dans les tissus oculaires doivent être ôtés chirurgicalement.
- Voies respiratoires : L'évaluation des symptômes respiratoires se fait par un médecin. Celui-ci donne un traitement adapté aux symptômes. Le traitement comporte des antihistaminiques et/ou des corticoïdes et des aérosols ou des nébulisations.
- Système disgestif : Diluer la quantité de poils ingérés en buvant un grand verre d'eau. On peut tenter d'enlever les poils de la muqueuse de la bouche en raclant prudemment à l'aide d'une spatule ou d'une compresse ou en les "épilants" à l'aide de papier collant. Une endoscopie sous anesthésie générale est souvent nécessaire pour extraire les poils urticants profondéments ancrés dans les muqueuses de la bouche, de la gorge ou de l'oesophage.
PREVENTIONS :
Les personnes précédemment atteintes par la chenille processionnaire doivent éviter tout nouveau contact, des réactions de plus en plus sévères sont à craindre. Ceci est particulièrement important pour les personnes qui, de par leur profession, fréquentent régulièrement des lieux infestés. L'éviction peut se faire par le port de vêtements de protection : gants et bottes de caoutchouc, combinaison de protection étanche , masque et lunettes anti poussières.
Dans les régions où sévissent les chenilles, certaines précautions sont recommandées :
Ne pas sécher le linge dehors, laver soigneusement les légumes du jardin, arroser la pelouse pendant quelques jours avant de la tondre pour que les poils urticants soient entraînés dans le sol. Ne pas laisser jouer les enfants à proximité d'un arbre atteint. A distance, les munir de vêtements à longues manches, de pantalons, d'un couvre-chef et éventuellement de lunettes.
Une personne qui a des contacts répétés avec la chenille processionnaire, présente des réactions qui s'aggravent à chaque nouveau contact. Dans les cas sévères, il peut y avoir un choc anaphylactique mettant la vie en danger (urticaire, transpiration, oedème dans la bouche et la gorge, difficultés respiratoires, hypotension et perte de connaissance).
Avec les animaux :
Un chien atteint à la langue (qu'il peut avoir utilisé pour lécher les démangeaisons sur son corps) s'il n'est pas traité rapidement par des fortes doses de cortisone, risque la nécrose de la langue. Empêché par conséquent de se nourrir, il doit être euthanasié.
Le plus important est d'avoir le réflexe de rincer la langue et la cavité buccale à l'aide d'eau et de ne surtout pas frotter, ce qui pourrait alors briser des poils urticants et libérer ainsi plus de toxines, aggravant le pronostic.
Les animaux sont curieux, s’ils s’en approchent pour la renifler et, pire, pour l’avaler, les conséquences peuvent être désastreuses, tout d'abord de la vigilance mais cela n'est pas toujours facile car les animaux et particulière-ment les chiens sont sans arrêt en train de tout renifler.
Le contact avec des chenilles processionnaires peux constituer une urgence vétérinaire !
Ne pas attendre pour consulter un vétérinaire !
MODALITÉS DE L’ENVENIMATION :
L’envenimation se produit essentiellement à la fin de l’hiver et au début du printemps:
les chenilles descendent alors des pins et se déplacent au sol en file indienne avant de s’enterrer pour confectionner un cocon et se transformer en chrysalide.
L'animal entre en contact avec la toxine :
Soit directement: l'animal lèche une chenille et brise ainsi les poils urticants qu’elle porte sur le dos, libérant la toxine (thaumatopoéine) qu’ils contiennent.
Soit indirectement: par contact avec un nid tombé au sol ou par simple inhalation de poils transportés dans les airs lors de grands vents.
SYMPTÔMES DE L’ENVENIMATION :
Les symptômes de l’envenimation résultent de l’inoculation du venin contenu dans les poils urticants à travers la peau ou les muqueuses de l’animal concerné.
La thaumatopoéine peut être responsable de lésions locales (au niveau de la zone de contact entre les poils urticants et la peau ou les muqueuses de l’animal) mais également de symptômes généraux.
LESIONS LOCALES :
Lésions oculaires : lors de contact entre les poils urticants et les yeux, une conjonctivite ou des ulcères de cornée peuvent apparaître. Un examen ophtalmologique doit donc être pratiqué face à toute suspicion d’envenimation par les chenilles processionnaires.
Lésions cutanées : la thaumatopoéine peut provoquer l’apparition d'importantes lésions de la peau, en particulier sur le pourtour des lèvres et sur toutes les zones où la peau est fine.
Lésions buccales et digestives : Quelques minutes à quelques heures après un contact entre une chenille et la bouche de l’animal, une très importante inflammation apparaît. L'animal souffre de démangeaisons, il n’arrive plus à déglutir et se met à saliver énormément. Sa face enfle ainsi que sa langue qui bleuit progressivement. Des ulcères peuvent ensuite se creuser. Quelques jours après l’envenimation, la mort de la partie de la langue ayant été en contact avec les poils urticants peut se produire: la zone concernée va noircir puis se détacher de la partie saine. Ces lésions sont d’autant plus marquées que la zone de contact entre les poils urticants et les muqueuses aura été importante.
Si des chenilles ont été avalées, l’inflammation va également concerner l’oesophage et l’estomac de l’animal. Des vomissements pourront alors survenir.
TROUBLES GENERAUX :
A ces symptômes locaux peuvent s’ajouter des troubles généraux liés à une action directe de la thaumatopoéine sur les grandes fonctions de l’organisme ou découlant des lésions locales.
L’animal est très souvent fiévreux (hyperthermie à 40°).
L’oedème de la langue et du fond de gorge peut entraîner une grave détresse respiratoire.
Des troubles de la coagulation sont parfois notés avec apparition d’un très gros risque hémorragique.
L’envenimation peut provoquer une insuffisance rénale.
Enfin, un choc allergique peut se produire ainsi que des convulsions ou un coma.
Les diverses complications associées à l’envenimation pourront conduire au décès de l’animal.
Le pronostic vital de l’animal dépend de deux facteurs :
La rapidité d’intervention après l’envenimation pour lutter contre les répercussions générales: oxygénation en cas de détresse respiratoire, lutte contre l’insuffisance rénale, traitement des troubles de la coagulation...
La sévérité des lésions locales (qui ne peut être évaluée qu’après quelques jours). En effet, en cas de contact important avec la toxine, certains animaux perdent une grande partie de leur langue, ce qui rend toute prise alimentaire très difficile.
TRAITEMENT :
Comme nous venons de l’évoquer, la rapidité d’intervention et de mise en place d’un traitement va jouer un grand rôle quant au pronostic.
Si vous suspectez votre animal d’avoir touché des chenilles processionnaires, mieux vaut ne pas le manipuler.
Les poils urticants des chenilles processionnaires se comportent comme de minuscules harpons qui se plantent dans les muqueuses. Tout frottement va augmenter la libération de thaumatopoéine, aggravant les symptômes.
Il convient, par ailleurs, d’éviter tout contact de votre peau avec les poils urticants car la toxine engendre également des lésions cutanées chez l’homme.
Il faut vous rendre le plus rapidement possible chez votre vétérinaire où divers soins seront effectués en fonction des symptômes.
L’urgence est l’oxygénation de l’animal en cas d’oedème de la gorge pour éviter l’étouffement
Le vétérinaire va ensuite rincer la bouche de l'animal avec une solution adaptée pour éliminer sans les casser un maximum de poils urticants et la toxine qu’ils contiennent (limitant ainsi les lésions locales et les répercussions générales en réduisant le passage de la toxine dans le sang).
Une injection de cortisone est pratiquée par le vétérinaire pour lutter contre l’oedème et l’inflammation.
Un traitement adapté est mis en place pour traiter d’éventuels troubles rénaux ou hémorragiques.
L’administration d’antiacide et de pansements gastro-intestinaux permet de limiter les troubles digestifs associés à l’ingestion d’une chenille.
Si l’animal est incapable de s’alimenter après un long moment (du fait d'une gêne mécanique liée à l’oedème de la langue ou d'une douleur très importante...), le vétérinaire peut, s'il le juge nécessaire, décider de mettre en place une sonde de réalimentation.
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